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Avec notre expert-fiscaliste Gerry Vittoratos.

REER ou CELI : cinq facteurs à évaluer pour maximiser vos économies

13 avr. 2021 by System
C'est l’éternel dilemme en matière de planification fiscale : vaut-il mieux investir dans un REER ou dans un CELI? Comme c'est le cas pour toute question portant sur les impôts, la réponse est que ça dépend. Ne craignez rien, le but de cet article n’est pas de dresser un autre sommaire comparatif des deux véhicules d'épargne. Nous discuterons plutôt de 5 facteurs à considérer avant de faire votre choix.

 




Quand aurez-vous besoin des sommes placées?

Lorsque viendra le temps de décider si vous cotiserez à un REER ou à un CELI, l’une des premières questions à vous poser est celle-ci : quand aurez-vous besoin de l’argent placé? Votre objectif est-il d’économiser pour un achat imminent ou pour un projet à long terme? Votre réponse à cette question jouera un rôle de premier plan dans le choix du régime approprié.

Si vous envisagez d'utiliser ces placements dans un délai relativement court, comme pour l’achat d’une voiture, par exemple, la meilleure option est un CELI puisque vous pouvez retirer ces fonds en tout temps sans payer d’impôt.

Vous n’êtes pas convaincu… vous pensez probablement « c’est bien beau, tout ça, mais un CELI ne me donne pas de déduction d’impôt comme le fait un REER! » En effet, c’est exact. Cela dit, il ne faut pas oublier que toute somme retirée d’un REER constitue un revenu imposable au moment du retrait. Si vous prévoyez utiliser les fonds d’ici environ 3 à 5 ans, le fait d’obtenir une réduction d’impôt instantanée que vous devrez repayer sous peu va à l’encontre de l’objectif d’un REER. Par conséquent, il est préférable de reporter le paiement de tels impôts aussi longtemps que possible et, par la même occasion, faire durer la réduction d’impôt initiale.  

En résumé, choisissez un CELI pour un placement à court terme et un REER pour un placement à long terme.

Dans quel palier d’imposition vous situez-vous?

Ceci est strictement une question de dollars et de cents. Lorsque vous devez faire un choix entre cotiser à un REER ou un CELI, le palier d’imposition auquel vous appartenez est un facteur déterminant. Plus le palier d’imposition est élevé, plus les cotisations à un REER sont profitables. Si vous êtes dans le palier initial, lequel est assujetti à un taux d’imposition de 15 %, le CELI est une meilleure option. Si vous vous trouvez dans tout autre palier (taux d’imposition de 20,5 % et plus), un REER est beaucoup plus avantageux.

La raison pour laquelle un REER devient de plus en plus attrayant avec la croissance de votre revenu va au-delà des économies d’impôt immédiates sur vos cotisations. Il s’agit également des futures économies d’impôt au moment de retirer les fonds. Lorsque vous serez à la retraite, vous devrez mettre fin à vos REER (ils seront convertis en FERR à l’âge de 71 ans). À ce stade, vos enfants devraient avoir quitté le nid familial (sans blague!) et votre maison devrait être entièrement payée (c’est à souhaiter). Vos plus grosses dépenses devraient donc être éliminées. Les revenus dont vous vivrez seront inférieurs à ce qu'ils étaient lorsque vous étiez au travail, et avec un revenu réduit, vous paierez moins d’impôts durant la retraite que lorsque vous étiez dans la population active. Par conséquent, la réduction d’impôt résultant de vos cotisations devrait excéder l’impôt à payer lorsque vous retirerez les fonds durant la retraite. L’hypothèse qui suit illustre ce point.

Julie gagnait 120 000 $ par année durant la période où elle cotisait le plus à son REER. À cette époque, ses cotisations s'élevaient à 10 000 $ par année. Ce niveau de revenu procurait à Julie une réduction d’impôt fédéral de 2 600 $ (palier d’imposition de 26 %).

Julie est maintenant à la retraite. Sa maison est entièrement payée, ses enfants sont indépendants et elle vit avec 70 % de ses gains maximum (120 000 $ X 70 % = 84 000 $). À ce palier de revenu, le taux d’imposition le plus élevé auquel elle sera assujettie est de 20,5 %. L’impôt qu’elle aura à payer sera donc de 2 050 $. Ainsi, Julie économise 5,5 % (ou 550 $) sur le retrait de cette cotisation initiale de 10 000 $.  

En matière de REER, c’est ce qu’on appelle la cerise sur le gâteau! Les REER sont conçus pour vous bénéficier de manière prolongée au cours de votre vie; il y a d’abord une réduction d’impôt lorsque vous cotisez, puis des gains exempts d’impôt durant vos années au travail, et un taux d’imposition moins élevé lorsque vient le temps de retirer les fonds.

Aimeriez-vous de l’argent gratuit pour vos cotisations?

Oui, vous avez bien lu : de l’argent gratuit. Certains employeurs versent des cotisations additionnelles pour chaque dollar investi par un employé dans le REER de l’entreprise. Dans bien des cas, l'employé cotise un pourcentage de ses gains et l'employeur cotise un montant équivalent. Cet avantage est exempt d’impôt, et le seul bémol est que la limite de cotisation est réduite du montant versé par l'employeur. Ce type de participation de l’employeur est assez rare avec les CELI.

Bref, si votre employeur offre de cotiser à votre REER, empressez-vous d'accepter. Toutes les autres considérations soulevées dans cet article sont alors sans objet.

Êtes-vous un particulier à faible revenu qui envisage la retraite?

Si c’est le cas, le CELI est le choix qui s’impose sans conteste, et ce pour une raison bien précise : vos retraits seront exempts d’impôt et n’auront aucun impact sur les autres avantages auxquels vous pourriez avoir droit, comme le supplément de revenu garanti (SRG). Le SRG est une prestation libre d’impôt versée aux particuliers de 65 et plus dont le revenu est inférieur à un certain seuil. Le montant de prestation diminue alors que vos revenus se rapprochent du seuil en question, et la prestation est éliminée lorsque vous passez le seuil. (https://www.canada.ca/fr/services/prestations/pensionspubliques/rpc/securite-vieillesse/paiements/tab1-1.html)

Comme nous l’avons mentionné précédemment, les retraits d’un REER sont imposables et ils auraient donc pour conséquence de réduire cet avantage exempt d’impôt. Pire encore, vous pourriez même dépasser le seuil d’admissibilité et ne pas avoir droit au SRG. Vous n’aurez pas ce problème avec un CELI.

La leçon est donc la suivante : si le gouvernement veut vous donner de l’argent gratuit, faites le nécessaire pour en profiter.  

 

Songez-vous à acheter votre première maison?  

Le régime d’accession à la propriété (RAP) vous permet d’emprunter des fonds de votre REER pour verser un acompte sur l’achat de votre première maison, et ce retrait n’est pas imposable. Dans ce contexte, le retrait d’un REER est donc similaire au retrait d’un CELI. Ainsi, vous bénéficiez d’un retrait exempt d’impôt comme dans le cas d’un CELI, et en plus, vous obtenez la réduction d’impôt résultant de vos cotisations au REER. Dans un tel scénario, le REER est donc plus avantageux que le CELI.

Ceci dit, n’oubliez pas que ce retrait constitue un emprunt. Il vous faudra donc rembourser à votre REER les fonds retirés pour le RAP. Les remboursements s’effectuent en 15 versements à compter de la seconde année suivant le retrait, et ils prennent la forme de cotisations à votre REER correspondant au montant spécifié. Si vous omettez un versement, ce montant est alors considéré comme un revenu imposable aux fins de votre déclaration de revenus.

 

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